New York, le 3 août 2023 – Le Comité pour la protection des journalistes a condamné la suspension par le Niger des programmes de Radio France Internationale (RFI) et de France 24.
« Les autorités nigériennes doivent immédiatement débloquer l’accès aux programmes de RFI et de France 24 et veiller à ce que tous les médias du pays puissent travailler librement et sans crainte de représailles », a déclaré jeudi Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, depuis Durban, en Afrique du Sud. « Il est profondément regrettable de constater que l’armée nigérienne semble s’inspirer du post-coup d’État du Mali et du Burkina Faso pour tenter de refuser au public l’accès à l’information au moment où il en a le plus besoin. »
Le blocage de RFI et de France 24, filiales de la société publique France Médias Monde, a commencé jeudi 3 août selon Mariama Soumana, journaliste basée au Niger, qui s’est entretenue avec le CPJ via une application de messagerie, et un article du site d’information privé Jeune Afrique. Soumana a également partagé avec le CPJ une photo de la chaîne de télévision France 24 au Niger prise jeudi après-midi et montrant un écran noir sur lequel on pouvait lire « Programme bloqué » et « La chaîne ne dispose pas des droits de diffusion pour ce programme et nous a donc demandé de l’occulter ».
France Médias Monde a dénoncé le blocage de ses diffuseurs, le qualifiant de « suspension » prise « hors de tout cadre conventionnel et légal ». Le contenu des deux chaînes reste accessible en ligne, selon le communiqué et Soumana.
Le 26 juillet, des soldats de l’armée nigérienne ont pris le contrôle du pays à la place du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Depuis, les Nigériens se sont mobilisés contre la France et ont attaqué son ambassade. RFI et France 24 ont également été suspendues au Burkina Faso et au Mali à la suite de coups d’État militaires.