New York, le 17 mars 2023 — Suite à des informations parues dans la presse selon lesquelles un tribunal togolais a condamné mercredi les journalistes Ferdinand Ayité et Isidore Kouwonou à trois ans de prison pour avoir insulté les autorités, le Comité pour la protection des journalistes a publié le communiqué de condamnation suivant :
« Les autorités togolaises doivent s’abstenir de contester les appels de Ferdinand Ayité, éditeur de L’Alternative, et d’Isidoro Kouwonou, rédacteur en chef, et veiller à ce que le journalisme indépendant puisse continuer à réclamer des comptes à ceux qui sont au pouvoir », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ. « Les agents publics sont tenus de se soumettre à un examen minutieux et les critiques légitimes ne doivent jamais être criminalisées. »
Le mercredi 15 mars, lors de l’audience du prononcé de la peine, le tribunal de Lomé, la capitale, a également condamné les journalistes à une amende de 3 millions de francs CFA (4 860 dollars) chacun, selon ces informations, qui ajoutent qu’Ayité et Kouwonou vivent désormais dans la clandestinité. Le journal L’Alternative a publié un communiqué, que le CPJ a examiné, dans lequel il indique qu’un mandat d’arrêt a été délivré contre les journalistes.
L’avocat des journalistes, Elom Kpade, a déclaré au CPJ via une application de messagerie que ses clients prévoyaient de faire appel de la condamnation devant la Cour d’appel de Lomé.
L’affaire fait suite à une émission en ligne diffusée par L’Alternative fin 2021, au cours de laquelle les journalistes avaient discuté d’allégations de corruption impliquant deux ministres du gouvernement et d’accusations selon lesquelles ils auraient manipulé le public.