New York, le 26 mars 2013–Au moins deux organes de presse ont été victimes de pillage en République centrafricaine dimanche dernier après la chute de la capitale Bangui dans les mains des rebelles de la coalition « Séléka », selon des médias et groupes locaux de défense de la liberté de la presse.
Les forces rebelles, qui avaient conquis la plupart des villes de la région orientale du pays au cours des derniers mois, ont déferlé sur la capitale Bangui, théâtre d’affrontements qui les ont opposées aux forces gouvernementales appuyées par les troupes sud-africaines envoyées pour soutenir l’ancien président, selon des médias.
Des combattants de la Séléka ont pillé la salle de rédaction de la Radio Ndeke Luka, une station privée gérée par la Fondation Hirondelle basée en Suisse, et ont confisqué une partie de son matériel, selon des journalistes locaux et Journaliste en Danger (JED), un groupe de défense de la liberté de la presse basé en République démocratique du Congo (RDC) voisine. Sylvie Panika, directrice de ladite station, a déclaré au CPJ que les assaillants ont emporté un véhicule et quatre motos de service, ainsi que deux ordinateurs. Toutefois, la station a pu reprendre ses émissions mardi.
Des journalistes locaux ont affirmé que la station a cessé d’émettre ce jour-là, évoquant comme raisons l’instabilité et l’insécurité qui sévit dans la région.
Mme Panika a également déclaré au CPJ qu’elle avait été victime, plus tôt dimanche dernier, d’un vol à main armée perpétré par un soldat rebelle à sa sortie d’une église. Elle a déclaré que la plus grande partie de l’argent volé appartenait à la station de radio.
Des combattants de la Séléka ont également fait une descente dans les studios sis à Bangui du quotidien privé Le Confident dimanche dernier, selon des journalistes locaux et JED. Le journal n’a pas paru depuis lors. D’autre part, JED a rapporté que le directeur de publication du journal, Mathurin Momet, se serait résolu à vivre dans la clandestinité craignant pour sa propre sécurité.
Dans l’immédiat, il n’avait pas été clairement établi si les rebelles avaient pris les organes de presse pour cible.
« Nous condamnons les actes de pillages dont ont fait l’objet au moins deux organes de presse en République centrafricaine», a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ. « Nous demandons aux leaders de la Séléka de restituer tout le matériel qui a été saisi », a-t-il ajouté.
Christophe Gazam Betty, porte-parole des combattants de la Séléka, a déclaré qu’il a été informé de quelques menus dommages qu’avait subis le véhicule de la Radio Ndeke Luka et a nié avoir eu la moindre information concernant l’attaque contre le quotidien Le Confident. M. Betty a également déclaré que les autorités ont pris des mesures pour éviter de telles attaques.
- Pour plus de données et d’analyses sur la République centrafricaine, veuillez cliquer ici.