Dakar, le 2 octobre 2023 – Le Comité pour la protection des journalistes a appelé à la libération immédiate de la journaliste en ligne nigérienne Samira Sabou après son arrestation par des inconnus le 30 septembre.
« Les autorités nigériennes doivent identifier de toute urgence les hommes qui ont arrêté la journaliste Samira Sabou le 30 septembre et garantir sa libération immédiate et sa sécurité », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, depuis Durban, en Afrique du Sud. « Cette arrestation renforce les préoccupations du CPJ concernant l’environnement de travail des journalistes nigériens et leur capacité à informer le public nigérien sans crainte de représailles. »
Samedi, quatre hommes en civil ont arrêté Sabou, qui publie régulièrement des informations et des commentaires sur sa page Facebook, à son domicile de Niamey, la capitale, selon les médias, et Abdoul Kader Nouhou, le mari de Sabou, qui s’est entretenu par téléphone avec le CPJ. Nouhou, qui était présent lors de l’arrestation, a déclaré que l’un des hommes lui avait montré une carte, mais avait refusé de montrer son nom.
Les hommes ont emmené Sabou dans un véhicule banalisé et lui ont placé une cagoule sur la tête, puis sont retournés dans la maison et ont pris son téléphone avant de partir, a déclaré Nouhou au CPJ. Il a dit qu’il ne savait pas où Sabou avait été emmenée et que la police judiciaire de Niamey avait nié l’avoir arrêtée.
Le 26 juillet, des soldats ont renversé Mohamed Bazoum, le président démocratiquement élu du Niger, et installé un gouvernement militaire appelé Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Le 25 août, le CPJ s’est joint à au moins 79 organisations et journalistes pour appeler les autorités militaires du Niger à protéger les droits et la sécurité des journalistes. La lettre conjointe fait état d’un appel d’intimidation que Sabou a reçu le 4 août d’un membre de l’armée nigérienne au sujet de sa couverture de l’affaire Bazoum.
En janvier 2022, la haute Cour de justice de Niamey a condamné Sabou à un mois de prison avec sursis et à une amende pour « diffamation par un moyen de communication électronique » en lien avec la couverture médiatique des questions de trafic de drogue au Niger. Elle a également été emprisonnée en 2020 pour cybercriminalité en raison d’un message publié sur sa page Facebook au sujet d’un audit de l’armée nigérienne.