Un homme défile en soutien au président déchu Mohamed Bazoum devant l'ambassade du Niger à Paris, en France, le 5 août 2023. Le coup d'État de juillet au Niger a donné lieu à de nombreuses menaces contre la liberté de la presse. (Reuters/Stéphanie Lecocq)
Cas

Des hommes masqués menacent d’enlever le journaliste Sahiana Maman Hassan au Niger

Le 28 juillet 2023, trois hommes masqués dans un pick-up ont menacé d’enlever Sahiana Maman Hassan, rédacteur en chef du magazine d’information Le Témoin de l’Histoire, à Niamey, la capitale du Niger, selon le journaliste et Ibrahim Harouna, président de la Maison de la presse, une organisation médiatique locale, qui se sont tous deux entretenus avec le CPJ via une application de messagerie.

Hassane, également connu sous le nom de Soufiane Hassane, a déclaré qu’il soupçonnait ces hommes de l’avoir pris pour cible parce que son média avait soutenu le président Mohamed Bazoum, qui a été renversé par un coup d’État le 26 juillet. L’élection de Bazoum en 2021 a marqué la première transition pacifique et démocratique du Niger depuis son indépendance de la France en 1960.

Hassane a déclaré au CPJ que les hommes masqués l’avaient arrêté alors qu’il marchait près de chez lui, l’avaient identifié par son nom, avaient donné son adresse exacte et l’avaient menacé de faire une descente chez lui « très bientôt » et de l’enlever, ajoutant qu’il « ne saura pas la suite ». 

Hassane pense que ces hommes erraient dans le quartier après l’interdiction d’une manifestation de soutien au coup d’État par les autorités militaires.

Le 7 août, Hassane a déclaré au CPJ qu’il était entré dans la clandestinité et avait suspendu les opérations d’impression de son média pour des raisons de sécurité, mais qu’il couvrait toujours l’actualité sur la page Facebook du magazine.

Le 28 juillet, la Maison  de la presse a publié un communiqué de presse faisant part de ses préoccupations « au sujet des velléités d’atteintes à la liberté de la presse et la sécurité des journalistes », sans pour autant citer de noms de journalistes.

Hache Bonzougou, un des porte-parole du nouveau régime militaire, a déclaré au CPJ via une application de messagerie que le contexte dans lequel les médias travaillaient était « normal » et qu’il n’y avait « en principe » aucune pression sur leur liberté de couvrir l’actualité.

Le CPJ a condamné la suspension par le Niger, le 3 août, des émissions de Radio France Internationale et de France 24, à la suite de manifestations anti-françaises et d’une attaque contre l’ambassade de France à Niamey par des partisans de la junte.