Kinshasa, le 27 juin 2022 – Les autorités de la République démocratique du Congo devraient libérer sans condition le journaliste Chilassy Bofumbo et tous les autres membres de la presse emprisonnés du fait de leur travail, et veiller à ce que les professionnels des médias du pays puissent travailler sans crainte d’être arrêtés, a déclaré lundi le Comité pour la protection des journalistes.
Le jeudi 23 juin, un juge de la Haute Cour de Mbandaka, la capitale de la province de l’Équateur, dans l’ouest de la RDC, a rejeté une demande de mise en liberté provisoire de Bofumbo présentée le 21 juin par son avocat, Edmond Mbokolo, selon Mbokolo qui s’est entretenu avec le CPJ par téléphone, et les médias. Mbokolo a déclaré au CPJ que Bofumbo avait été contraint de comparaître à nouveau devant le tribunal le 28 juin.
« Chilassy Bofumbo et tous les autres membres de la presse derrière les barreaux en raison de leur travail en République démocratique du Congo devraient être libérés sans délai », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, à Johannesburg, en Afrique du Sud. « La détention prolongée et continue de journalistes en RDC est un sombre indicateur de la liberté de la presse dans le pays. »
Bofumbo est rédacteur en chef de la Radio Télévision Sarah, correspondant du site d’information Flash Info Plus basé à Kinshasa et de la radio en ligne Radio l’Essentiel basée à Bukavu, et coordinateur de FILIMBI, une organisation non gouvernementale qui promeut la participation civile des jeunes congolais, selon les recherches du CPJ. La comparution de Bofumbo le 21 juin était la première depuis novembre 2021, lorsqu’il a été arrêté alors qu’il couvrait une manifestation, inculpé de divers délits, et que son dossier a été déféré à la Cour de cassation de Kinshasa, la capitale, selon les recherches du CPJ et Mbokolo.
Bofumbo figure dans le recensement carcéral de 2021 du CPJ, qui documente chaque année tous les journalistes emprisonnés dans le monde en raison de leur travail au 1er décembre. Par ailleurs, au moins deux autres journalistes – Patrick Lola et Christian Bofaya – ont été arrêtés à Mbandaka en janvier 2022 pour avoir couvert les manifestations dans la province de l’Équateur fin 2021, selon un reportage du CPJ.