Le 5 octobre 2019, Dominique Dinanga, reporter pour la station radio privée Top Congo FM, a été attaqué par des partisans du parti au pouvoir l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) lors d’un rallye à Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, où l’ancien premier ministre Bruno Tshibala devait recevoir un prix, selon le journaliste Thierry Kambundi, rédacteur en chef de Top Congo FM qui s’est entretenu par téléphone avec le CPJ, un article publié par le groupe local pour la liberté de la presse Journalistes En Danger et les informations parues dans la presse.
Dinanga a déclaré au CPJ par téléphone qu’il avait reçu une invitation de l’UDPS pour couvrir l’évènement, mais que lorsqu’il était arrivé sur les lieux et avait présenté sa carte de presse aux agents de sécurité, il s’était vu refuser l’entrée. Alors qu’il négociait avec le personnel de sécurité, une foule derrière lui a commencé à crier « nous allons te tuer » en lingala, la langue locale, avant de le pousser par terre et de le frapper à coups de bâton, a déclaré Dinanga. Lorsqu’il a pu se relever et commencer à s’éloigner de la foule, plusieurs individus l’ont suivi et l’ont menacé jusqu’à ce que les organisateurs de l’évènement interviennent et l’emmènent à l’hôpital, a-t-il déclaré au CPJ.
Dinanga, qui a été blessé au dos, à la hanche et à la tête, a dit que Tschibala lui avait rendu visite à l’hôpital le lendemain de son admission ; la visite a aussi été rapportée par Top Congo FM. Dinanga a dit au CPJ que Tshibala avait payé ses frais médicaux. Le journaliste est sorti de l’hôpital de 15 octobre.
Kambundi a déclaré au CPJ que Top Congo FM avait l’intention de déposer plainte auprès de la police dans la semaine du 21 octobre ; la plainte n’avait pas encore été déposée au moment de la publication de cet article.
Maurice Muyananu, porte-parole de l’UDPS, a déclaré au CPJ qu’il ne s’opposerait pas à une enquête de la police sur l’attaque dont a été victime Dinanga, sans élaborer davantage sur les mesures qui seraient prises au sein du parti pour identifier ou demander des comptes aux responsables.
Les messages et appels répétés du CPJ à Pierrot Muanamputu Epung, porte-parole de la police nationale, et à Sylviano Kasongo, fonctionnaire de police chargé des investigations à Kinshasa, sont restés sans réponse.