Lagos, Nigeria, le 4 avril 2013-Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a demandé aujourd’hui aux autorités togolaises d’ouvrir une enquête sur l’agression apparemment délibérée perpétrée mercredi dernier contre le journaliste reporter d’images indépendant Frédéric Koffi Djidonou Attipou.
Selon des médias et des journalistes locaux, M. Attipou revenait à moto d’une réunion à l’église de Sangera, dans le nord-ouest de Lomé, la capitale togolaise, quand deux véhicules aux vitres teintées l’ont prix en sandwich pour tenter de l’écraser avant de prendre la fuite. M. Attipou a expliqué au CPJ qu’un occupant de l’un des véhicules avait baissé sa vitre pour l’accuser en dialecte local de « salir l’image du pays en envoyant des images à l’étranger ».
Selon des médias, le journaliste reporter d’images a été au visage, aux bras, et aux jambes et sa caméra a été détruite.
« Ces gens savaient que j’étais journaliste et m’ont attaqué délibérément », a déclaré M. Attipou au CPJ. L’un des véhicules était immatriculé au Nigeria et l’autre au Togo, a-t-il indiqué.
« Koffi Djidonou Frédéric Attipou a été victime de représailles par le passé pour ses reportages sur des actes excessifs et violents de la police et des forces gouvernementales togolaises », a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du plaidoyer pour l’Afrique du CPJ basé à New York. « Cette nouvelle agression s’inscrit uniquement dans une logique d’intimidations à laquelle les autorités togolaises doivent mettre un terme avec l’arrestation et la poursuite en justice des coupables », a-t-il ajouté.
M. Attipou a filmé de nombreuses scènes de répression policière de manifestations publiques par les forces de sécurité. Il fait partie du réseau des Observateurs de la chaîne française d’informations France 24, et collabore avec l’hebdomadaire indépendant Le Canard Indépendant, le magazine bihebdomadaire Sika et le site web Togovision.
En mars 2012, la police avait agressé M. Attipou pour avoir photographié un agent saisissant une moto lors d’une manifestation. Il avait été blessé à l’œil lorsque des agents l’ont attaqué et frappé avec des matraques. Aucun des agents impliqués dans cette agression n’a jamais été discipliné publiquement.
Pour plus de données et d’analyses sur le Togo, veuillez consulter le rapport Attaques contre la presse du CPJ.