Lagos, Nigeria, le 05 octobre 2012- Les autorités tchadiennes ne devraient pas réprimer les reportages de presse sur la dissidence politique, a déclaré le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) à la suite de l’acharnement judiciaire contre le bihebdomadaire N’Djamena Bi-Hebdo et son directeur de publication.
« L’utilisation du code pénal pour intimider les journalistes et censurer les reportages et les opinions dissidentes est un abus de pouvoir » a déclaré Mohamed Keita, coordonnateur du Plaidoyer pour l’Afrique du CPJ basé à New York. « Nous demandons aux autorités d’arrêter les poursuites pénales contre N’Djamena Bi-Hebdo et son directeur de publication Jean-Claude Nekim. Tous les responsables de gouvernement, y compris le président de la république, doivent tolérer les critiques des citoyens. Toute personne se sentant personnellement offensée devrait faire pourvoir ses droits devant un tribunal civil et non pénal».
Un juge d’un tribunal correctionnel de N’Djamena, la capitale tchadienne, a condamné Jean-Claude Nekim, directeur de publication du bihebdomadaire N’Djamena Bi-Hebdo, pour diffamation le 18 septembre dernier sur la base de la publication par son journal d’extraits d’une pétition de l’Union des syndicats du Tchad critiquant le gouvernement. Ce magistrat a notamment infligé une peine de 12 mois de prison avec sursis à M. Nekim, une amende d’un million de francs CFA (soit 2000 dollars américains) et une interdiction de parution de trois mois audit journal, selon des médias. Il n’était pas clair si M. Nekim avait fait appel à cette condamnation.
La pétition, qui a été lancée par les dirigeants de l’Union des syndicats, accusait le gouvernement de népotisme et de mauvaise gestion et appelait à la fin de la cherté de la vie, ont rapporté des médias. Trois dirigeants syndicaux ont été condamnés à la prison et à une amende pour cette pétition après avoir été reconnus coupables d’ « incitation à la haine raciale », selon les médias. L’affaire sera portée en appel, a rapporté la Radio France Internationale (RFI).
M. Nekim est sous le coup d’une autre inculpation. Après que son journal a publié une caricature des juges l’ayant condamné pour diffamation, il a été accusé d’outrage à magistrats, ont rapporté des médias. Il risque une peine d’emprisonnement s’il est reconnu coupable le 16 octobre, selon des médias.
Le 27 septembre, le Procureur de le République, Mahamat Saleh Idriss, a interdit la distribution d’une publication spéciale produite collectivement par des journalistes et des activistes tchadiens soutenant M. Nekim et N’Djamena Bi-Hebdo, a rapporté RFI.
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