>S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi dernier à Kinshasa, la capitale de la RDC, le ministre congolais de la Communication, Lambert Mendé Omalanga, a accusé RFI de « mener depuis plusieurs mois une campagne systématique de démoralisation des forces armées de la RDC », selon l’Agence France-Presse (AFP).
Les autorités congolaises ont résilié vendredi dernier leur accord de 2001 avec la radio francophone, invoquant des violations des termes de cet accord et de la loi congolaise de 1996 sur la presse, selon des médias. Dans une déclaration, RFI a annoncé que ses émetteurs à Kinshasa, à Matadi (sud-ouest de Kinshasa), à Kisangani (au nord-est du pays), et à Lubumbashi (au sud-est) ont été coupés.
RFI a indiqué que les autorités congolaises lui reprochent d’avoir cité un reportage de l’AFP, paru le 22 juillet courant, sur la désertion d’ex-rebelles qui avaient rejoint l’armée nationale dans le cadre d’un accord de paix. Le reportage de l’AFP avait cité le porte-parole militaire de la Mission de l’Organisation des Nations unies en RDC (MONUC), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, affirmant que les déserteurs se plaignaient du non-paiement de leurs salaires, des conflits ethniques et de la bureaucratie au sein de l’armée congolaise.
« C’est ridicule d’accuser RFI de porter atteinte au morale de l’armée congolaise sur la base de ses reportages », a déclaré le directeur de la section Afrique du CPJ, Tom Rhodes. « Cette suspension n’est rien d’autre qu’une censure et devrait être levée immédiatement », a-t-il martelé.
C’est la troisième fois que RFI est suspendue cette année par les autorités congolaises pour ses reportages. En juin dernier, le CPJ a exhorté le président congolais, Joseph Kabila, à lever la suspension de RFI dans les villes de Bunia et Bukavu situées à l’est du pays. M. Mendé avait alors accusé RFI de « jeter de l’huile sur le feu sur tous les conflits armés dans l’est du pays », et la journaliste de RFI Ghislaine Dupont, de « tenter de déstabiliser le pays ».