Le 20 juin 2002
M. Mario Dupuy
Sécretaire d’état des communications
Port-au-Prince, Haïti
Monsieur,
Je vous remercie de nous avoir rencontrés, mes collègues Franz Allina et Clarence Page, membres du conseil d’administration du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et moi-même le 11 juin. Nous avons sincèrement apprécié que vous preniez le temps de nous exprimer votre point de vue sur la situation de la liberté de la presse en Haïti ainsi que vos objectifs pour améliorer les conditions de travail des professionels des médias.
Néanmoins, nous voudrions vous faire part de notre préoccupation concernant vos plans destinés à développer, en coopération avec des propriétaires de médias et des associations de journalistes, un code d’éthique légalement applicable pour la presse.
Comme déclaré lors de notre conférence de presse tenue avant de quitter Port-au-Prince le 13 juin, CPJ, ainsi que d’autres propriétaires de médias et organisations de défense de la liberté de la presse, s’oppose fortement à une telle loi.
Bien que nous reconnaissions que les médias doivent réaliser leur travail en respectant des principes éthiques, en tant qu’organisation impartiale de journalistes se consacrant à défendre la liberté de la presse dans le monde, CPJ pense qu’aucun gouvernement ne devrait imposer des normes de conduite aux médias parce que de telles politiques ouvrent la porte à la censure.
Comme cette loi a seulement été mentionnée brièvement à la fin de notre réunion avec vous, nous voudrions vous demander plus d’informations sur ce que le code pourrait entraîner, et nous aimerions ouvrir un dialogue avec vous afin d’assurer que toute loi passée ne restreigne pas la liberté de la presse dans votre pays.
Nous vous remercions d’avance de l’attention que vous porterez à ce sujet et espérons recevoir bientôt votre réponse.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées,
Marylene Smeets
Coordinatrice du programme des Amériques
FIN