Dakar, le 6 février 2023 — Suite aux informations parues dans la presse selon lesquelles la police camerounaise a interpellé lundi Jean-Pierre Amougou Belinga et deux de ses associés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre du journaliste Martinez Zogo, le Comité pour la protection des journalistes a publié le communiqué suivant réitérant sa demande d’une enquête transparente :
« L’enquête activement menée par les autorités camerounaises sur le meurtre du journaliste Martinez Zogo, qui inclut la récente arrestation de l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, est un signe encourageant », a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, à New York. « Les autorités doivent veiller à ce que cette enquête soit menée de manière transparente et ouverte, afin que tout le monde puisse voir que les responsables du meurtre de Zogo sont amenés à répondre de leurs actes équitablement. »
Dans son reportage, Zogo avait soutenu que Belinga, homme d’affaires et propriétaire de médias, était impliqué dans un stratagème de détournement de fonds publics.
Les autorités ont interpellé Belinga vers 6 heures du matin lundi à son domicile dans la capitale Yaoundé, selon ces informations et un communiqué publié par Anecdote, une société de médias appartenant à Belinga. Les autorités ont également arrêté Bruno Bidjang, journaliste à Anecdote, et Thomas Raymond Etoundi Nsoé, ancien commandant de la garde présidentielle camerounaise et beau-père de Belinga, selon ces informations.
Le CPJ n’est pas en mesure de déterminer dans l’immédiat le lien qu’auraient Bidjang et Nsoé avec l’enquête sur la mort de Zogo. Le CPJ a déjà appelé Belinga pour obtenir des commentaires et lui a envoyé des questions via une application de messagerie qui sont restées sans réponse.
Les autorités ont également récemment interpellé Léopold Maxime Eko Eko, chef de la Direction générale du renseignement extérieur (DGRE), et Justin Danwe, directeur des opérations à la DGRE.
Fin janvier, des assaillants non identifiés ont enlevé Zogo, directeur de la radio privée Amplitude FM. Son corps sans vie et mutilé a été retrouvé le 22 janvier.
Le CPJ enquête également sur les circonstances de la mort du journaliste Jean-Jacques Ola Bébe, retrouvé mort à Yaoundé le 2 février.