Le président Faure Gnassingbé et ses alliés ont utilisé les multiples leviers du pouvoir pour dominer le paysage politique et médiatique du pays. La couverture des opinions politiques dissidentes a été réprimée par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) qui a eu à censurer les émissions critiques à l’égard du régime. La HAAC a interdit une émission radiophonique interactive sur l’actualité en juillet, tout en maintenant l’interdiction de deux ans qui pèse sur une autre station connue pour son émission-débat politique en langue vernaculaire. Des manifestations de rue contre les violations des droits de l’homme et les abus de pouvoir ont été notés tout au long de l’année, mais elles ont été violemment dispersées par les forces de sécurité. Le CPJ a enregistré au moins trois cas dans lesquels des agents de sécurité ou des éléments de la police ont agressé des journalistes couvrant des manifestations. Les journalistes filmant ou photographiant les tactiques de dispersion de la police ont été visés. Dans la perspective des élections parlementaires prévues en 2013, la majorité parlementaire du président Gnassingbé a adopté une loi accordant à ses partisans le contrôle des élections locales et le décompte des voix, déclenchant ainsi une autre série de manifestations publiques sous la houlette de l’opposition, selon des médias.
Togo
» L’organe de régulation des médias censure les opinions dissidentes.
» La police attaque les journalistes couvrant les manifestations antigouvernementales.
Le président Faure Gnassingbé et ses alliés ont utilisé les multiples leviers du pouvoir pour dominer le paysage politique et médiatique du pays. La couverture des opinions politiques dissidentes a été réprimée par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) qui a eu à censurer les émissions critiques à l’égard du régime. La HAAC a interdit une émission radiophonique interactive sur l’actualité en juillet, tout en maintenant l’interdiction de deux ans qui pèse sur une autre station connue pour son émission-débat politique en langue vernaculaire. Des manifestations de rue contre les violations des droits de l’homme et les abus de pouvoir ont été notés tout au long de l’année, mais elles ont été violemment dispersées par les forces de sécurité. Le CPJ a enregistré au moins trois cas dans lesquels des agents de sécurité ou des éléments de la police ont agressé des journalistes couvrant des manifestations. Les journalistes filmant ou photographiant les tactiques de dispersion de la police ont été visés. Dans la perspective des élections parlementaires prévues en 2013, la majorité parlementaire du président Gnassingbé a adopté une loi accordant à ses partisans le contrôle des élections locales et le décompte des voix, déclenchant ainsi une autre série de manifestations publiques sous la houlette de l’opposition, selon des médias.
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9
Membres de la HAAC désignés par le pouvoir -
3
Organes de presse censurés -
25
Mois d'interdiction de diffusion -
3
Agressions commises par la police
Tous les neuf membres de la Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication (HAAC) ont été désignés par Gnassingbé et ses alliés du parti au pouvoir, en vertu d'une loi de décembre 2009. La HAAC censure les organes de presse et transfère les différents cas aux tribunaux, qui peuvent imposer des suspensions et des amendes.
4 | Membres nommés par le président |
5 | Membres nommés par l'Assemblée nationale dominée par le parti au pouvoir |
Selon les enquêtes du CPJ, le gouvernement a invoqué les pouvoirs réglementaires pour suspendre des organes de presse pour diffusion d'informations critiquant le gouvernement durant des périodes politiquement sensibles comme les élections législatives du mois d'octobre.
Radio X-Solaire, une station communautaire de la capitale, Lomé, a été contrainte d'interrompre ses émissions en novembre 2010, lorsque la HAAC a fermé ses studios, invoquant des violations techniques et administratives, selon les médias. Les journalistes locaux estiment que la fermeture était liée à une émission-débat populaire au cours de laquelle les journalistes et les hommes politiques faisaient des commentaires souvent critiques à l'égard du gouvernement.
Le 29 novembre 2010: | Les agents de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) ferment les studios de la station, arguant que ses équipements sont de qualité médiocre et qu'elle ne dispose pas de document officiel lui autorisant l'utilisation d'une fréquence. |
Le 18 février 2011: | Les journalistes organisent un concert pour protester contre la fermeture. |
Le 18 janvier 2012: | Le ministère de l'Administration territoriale établi un document officiel autorisant l'utilisation d'une fréquence par X-Solaire. La HAAC et l'ARTP enjoignent à la station de déposer une nouvelle demande pour obtenir une nouvelle fréquence. |
Le 19 janvier 2012: | Les journalistes organisent une marche de protestation pour exiger la réouverture de la station. |
Le 6 mars 2012: | Un juge ordonne à l'ARTP de procéder à la réouverture immédiate de Radio X-Solaire ou de payer une amende journalière. |
Le 7 mars 2012: | L'ARTP interjette appel de la décision. |
Les forces de police et de sécurité ont attaqué au moins trois journalistes couvrant la dispersion violente des manifestations anti-gouvernementales. Dans chaque cas, le journaliste a été blessé et empêché de couvrir les actions de la police. Les attaques menées par la police constituent la plupart des agressions contre la presse relayées par le CPJ.