Attaques contre la presse en 2011: Le Zimbabwe

En dépit de la baisse progressive du harcèlement officiel contre la presse après avoir atteint son paroxysme lors des élections contestées de 2008, un cadre juridique très restrictif a réduit la presse locale et indépendante à une simple poignée d’organes. La coalition grincheuse entre le ZANU-PF de Robert Mugabe et le MDC de Morgan Tsvangirai n’a pas réussi à mettre en œuvre les réformes des médias qu’ils avaient promis d’entreprendre lors de la signature de leur accord sur le partage du pouvoir en 2008, laissant intactes des lois répressives telles que celle relative à l’accès à l’information et la loi sur la protection des renseignements personnels. Au moins six journalistes ont fait face à des accusations de diffamation, notamment deux journalistes de l’hebdomadaire Standard qui ont été arrêtés après avoir couvert l’arrestation d’un homme politique. Les assaillants ont fait irruption dans les locaux du NewsDay et Masvingo Mirror et ont emporté des disques durs et des disques de stockage. Les deux cambriolages ont fait l’objet d’une couverture médiatique critique mais aucun suspect n’a été arrêté dans les deux affaires. Craignant l’influence des révolutions en Afrique du nord, les autorités ont arrêté des dizaines de membres de la société civile pour avoir regarder des images de la révolution égyptienne lors d’un rassemblement public. L’Union européenne a nommé six journalistes des médias d’État parmi les 200 Zimbabwéens soumis à des sanctions pour avoir prétendument incité à la violence lors du scrutin 2008.

Le Zimbabwe

Principaux Développements

» Le harcèlement officiel est en légère baisse, mais le cadre réglementaire demeure strict.

» Le gouvernement a augmenté les frais d’accréditation et retarde l’attribution de licences médias audiovisuels privés.

En dépit de la baisse progressive du harcèlement officiel contre la presse après avoir atteint son paroxysme lors des élections contestées de 2008, un cadre juridique très restrictif a réduit la presse locale et indépendante à une simple poignée d’organes. La coalition grincheuse entre le ZANU-PF de Robert Mugabe et le MDC de Morgan Tsvangirai n’a pas réussi à mettre en œuvre les réformes des médias qu’ils avaient promis d’entreprendre lors de la signature de leur accord sur le partage du pouvoir en 2008, laissant intactes des lois répressives telles que celle relative à l’accès à l’information et la loi sur la protection des renseignements personnels. Au moins six journalistes ont fait face à des poursuites de diffamation criminelle, notamment deux journalistes de l’hebdomadaire Standard qui ont été arrêtés après avoir couvert l’arrestation d’un homme politique. Les assaillants ont fait irruption dans les locaux du NewsDay et Masvingo Mirror et ont emporté des disques durs et des disques de stockage. Les deux cambriolages ont été médiatisés mais aucun suspect n’a été arrêté dans les deux affaires. Craignant l’influence des révolutions en Afrique du nord, les autorités ont arrêté des dizaines de membres de la société civile pour avoir regarder des images de la révolution égyptienne lors d’un rassemblement public. L’Union européenne a nommé six journalistes des médias d’État parmi les 200 Zimbabwéens soumis à des sanctions pour avoir prétendument incité à la violence lors du scrutin 2008.



  • 49

    Journalistes en exil, 2001-2011
  • 2

    Licences de radiodiffusion privée
  • 1

    Arrestation en vertu de l'AIPPA, 2011
  • 6000 dollars

    Frais d'accréditation des medias internationaux
  • 7

    Cas d'obstruction, 2011
 

La répression officielle a conduit au moins 49 journalistes en exil au cours de la dernière décennie, le cinquième nombre le plus élevé au monde, selon une étude du CPJ. Cet exode a principalement eu lieu dans la première moitié de la décennie.

Les principaux pays qui contraignent leurs journalistes à l'exil:
79 L'Éthiopie
68 La Somalie
66 L'Iran
55 L'Irak
49 Le Zimbabwe
47 L'Érythrée
25 Le Sri Lanka
25 Cuba
20 La Colombie
18 Haïti
18 Le Rwanda
18 L'Ouzbékistan
17 La Gambie


 

Bien que l'accord de partage du pouvoir conclu en septembre 2008 autorise la radiodiffusion privée, c'est seulement en 2011 que l'Autorité de l'audiovisuel du Zimbabwe a commencé à recevoir les demandes de licences. Parmi les demandes reçues, l'autorité a accordé des licences à seulement deux stations de radio, notamment Zimpapers Talk Radio et AB Communications, les deux d'ailleurs étroitement liés au ZANU-PF.


Demandes pendantes:

15

Demandes de licences de radiodiffusion privée déposées en 2011.

2

Demandes en cours d'examen en fin d'année.

0

Licence octroyée avant 2011.

 

Les recherches du CPJ montrent que les arrestations dans le cadre de la loi répressive ont baissé depuis la répression des manifestations postélectorales de 2008, lorsque la police a arrêté plus d'une dizaine de journalistes. Pourtant, une arrestation sous prétexte de l'AIPPA a été signalée en 2011. La police a arrêté le photographe Béni Mhlanga en juillet pour avoir pris des images sans accréditation. M. Mhlanga a été rapidement libéré après avoir fourni les documents justificatifs de son accréditation.

Arrestations dans le cadre de l'AIPPA au cours des dernières années:
 

En janvier 2011, les autorités ont sensiblement augmenté les frais d'accréditation pour les organes de presse internationaux et leurs correspondants locaux.

Croissance exponentielle:
300% L'augmentation des frais d'ouverture d'un bureau pour les media internationaux. Les médias internationaux doivent payer 6000 dollars américains, alors qu'ils payaient seulement 2000 par le passé. Les frais de renouvellement de licence, jusque-là gratuits ont grimpé jusqu'à 5000 dollars.
400% L'augmentation des frais d'accréditation pour les journalistes zimbabwéens travaillant pour des médias étrangers. Les frais de renouvèlement ont quadruplé, passant de 100 à 400 dollars américains. Le renouvellement de l'agrément est passé du gratuit à 300 dollars.
100% L'augmentation des frais pour les médias sud-africains opérant au Zimbabwe. Les frais ont augmenté de 1000 à 2000 dollars américains.

 

Selon des recherches du CPJ, plusieurs cas d'obstruction ont été signalés durant l'année. Les autorités ont fait obstacles à des journalistes en les empêchant de couvrir l'actualité dans certains cas. Dans d'autres, les autorités et les partisans du parti au pouvoir ont empêché les vendeurs de journaux de vendre des numéros jugés critiques.

Cas d'obstruction au cours des dernières années:
»
«
Principales nouvelles durant 2011
 »
«




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