New York, le 16 août 2007¾Aujourd’hui, une marche pacifique menée par des reporters- photographes dans les rues de Kinshasa, capitale de la RDC, et qui réclamait justice pour l’assassinat la semaine dernière du photographe freelance Patrick Kikuku Wilungula, a été interrompue et dispersée par la police, selon l’organisme de défense de liberté de la presse Journaliste en Danger et des journalistes locaux.
La police a détourné au moins 200 photographes qui marchaient en silence à travers le quartier de Gombe, dans le centre de Kinshasa, couronnés de bandeaux noirs. Ils ont affirmé que les autorités de la commune n’avaient pas été informées de la manifestation, a déclaré le reporter-photographe John Bompengo au CPJ.
Mais selon Bompengo, qui est également le vice-président de l’Union Nationale des Photographes du Congo, les autorités de la ville et de la province, ainsi que les forces de sécurité, ont donnés leur consentement pour la marche après que le groupe ait soumis un avis écrit la semaine dernière. Les manifestants étaient des reporters-photographes et des photographes commerciaux, qui coopèrent fréquemment avec les médias, a-t-il déclaré.
« Plutôt qu’interrompre des manifestations pacifiques, les autorités devraient se concentrer sur la traduction en justice des assassins de Wilungula », a déclaré le directeur exécutif du CPJ, Joël Simon.
Environ 100 agents armés de matraques, boucliers, et de gaz lacrymogène ont fermé la marche, qui était supposée culminer par un mémorandum remis au ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et de la Sécurité, Dénis Kalume, exhortant le gouvernement à trouver les assassins de Wilungula, ont déclaré des journalistes au CPJ.
Wilunga a été abattu le 9 août à Goma, ville frontalière à l’est du pays, par des hommes armés non identifiés qui se sont enfui uniquement avec son appareil photo. Les autorités provinciales ont enquêté, mais aucune arrestation n’a encore été faite, ont déclaré des journalistes de Goma au CPJ.
César Balume, président de l’association des photographes de Goma, a annoncé que l’organisation avait planifié une journée sans photo pour le 25 août¾les photographes resteront chez eux pour protester contre la mort de Wilungula, a-t-il déclaré au CPJ.
Cette année, le CPJ a nommé la RDC l’un des pays les plus rétrogrades au monde en matière de liberté de la presse.