Gabon’s press blossoms, faces financial challenges

The author in mid-career. (Courtesy Elisabeth Moumba)

I will never forget that morning of August 17, 1960, in Port-Gentil when I was awakened with a jolt by the screams: “Long live independence, long live freedom!” Yet Gabon would not see the emergence of an independent and pluralistic press until the democratization process of 1990. 

Français

Until 1990, Gabon had only two public television channels and two radio stations–RTG 1 and RTG 2, along with Radio Gabon and Radio II–with one private pro-government daily, L’Union, and one pan-African radio station, Africa N1. With democratization and Article 94 of the Constitution, which stipulates that “communication is a freedom in the Republic of Gabon, subject to the respect of public order,” about 40 newspapers and nearly 18 radio and television stations emerged. Today, only about 15 of the 40 newspapers launched in 1990 remain on the market. This decline is not at all due to restrictions on pluralistic expression because authorities are fully aware of the crucial role that the private press plays in strengthening democracy. Some newspapers have ceased publication for financial and practical reasons as well as the absence of local institutions to train communications specialists, particularly print and broadcast media journalists. There is no democracy without trained journalists respectful of ethics.

The author in mid-career. (Courtesy Elisabeth Moumba)

When I was assigned to the news bulletin service of Radio Gabon in 1968, the sorting and broadcasting of news were handled with the utmost rigor, under the scrutiny of the government. We were under the rule of the Gabonese Democratic Party (PDG). “One party, one leader,” was the slogan of its founding president. Then, Gabon had been independent for only eight years and it was out of the question to broadcast news deemed likely to cause disorder or incite the minds of citizens to war. Talking of communism or socialism was also trouble.

Both male and female journalists handled the same assignments. The main thing was to get news. My chief editor would give me all kinds of issues to cover. For instance, in 1971, I was assigned to cover the visit of the president of Zaire, Mobutu Sese Seko. It was his first official visit to Gabon, and he arrived in an impressive uniform of a lieutenant colonel. We used to hear him shout on the radio with his slogans and I had stomach cramps before meeting such an influential head of state. I interviewed him at the VIP lounge of Léon Mba Airport. Although he never smiled, he was quite calm and relaxed. After the final communiqué on the visit, I let go a sigh of relief!

Today RTG 1 and RTG 2 are still considered the most reliable and credible channels. Yet, there is a lack of variety in their programs. A television channel cannot be limited to broadcasting news bulletins, folklore, dance, or programs and movies from abroad. It must also create programs about science, culture, education, etc. This is why, as a viewer, I hardly watch RTG’s news bulletin and usually zap to TV+. Its enthusiasm, the quality of its reports, the performance of its journalists, who are young and good looking, and even the programming of its movies are exemplary.

A journalist in search of news needs a lot of courage and boldness today, as much as decades ago. Once, as part of my youth program, I went to interview the headmaster of a high school to ask questions about some of his students who had been selected to watch the flight of Apollo 11 as part of a U.S.-Gabon cooperative program. When I pulled out my microphone, he drove me out of his office saying: “You journalists, you are terrible! You ask too many questions. One day you will ask the president of a republic about the state of his underwear! Put away your microphone!” He eventually relented and gave me the interview.

Today, the Gabonese press faces many challenges and opportunities. Among the perspectives are new information technology and the Internet. But is news provided on the information superhighway reliable? How do we control such information to ensure that it is not gossip? On the other hand, journalists must make efforts to have adequate financial resources and not depend on politicians who create newspapers to destroy their political opponents. The Windhoek Declaration on press pluralism stressed the need for the financial self-sufficiency of the press. Thus, public authorities should redouble their efforts to support the development of the public and private press.

Elisabeth Moumba is a retired journalist in Libreville, Gabon. 

CPJ is running a series of blog entries to celebrate the 50th anniversary of the end of colonial rule in Francophone Africa.

La presse gabonaise s’épanouit mais son indépendance financière fait défaut

Je n’oublierai jamais ce matin du 17 aout 1960 à Port-Gentil quand je me suis réveillée en sursaut en entendant des hurlements rauques et des cris stridents. « vive l’indépendance, vive la liberté ! » Pourtant, il faudra attendre 1990, lorsque le Gabon entame son processus de démocratisation, pour que les Pouvoirs publics favorisent l’éclosion d’une presse indépendante et pluraliste.

Jusqu’en 1990, le Gabon compte uniquement deux chaines publiques de radiodiffusion et de télévision : RTG I et RTG II, Radio Gabon, Radio II, un quotidien privé progouvernemental, L’Union et une station panafricaine de radiodiffusion, Africa N1. À la faveur de la démocratie, et de l’article 94 de la loi fondamentale selon laquelle « La communication est libre en République Gabonaise sous réserve du respect de l’ordre public », une quarantaine de titres et près de 18 stations de radios et de télévision naissent. A présent il ne reste qu’une quinzaine de titres sur les quarante journaux éclos en 1990. Cette régression n’est nullement une atteinte a l’expression plurielle, les Pouvoirs publics étant pleinement conscient du rôle important que joue la presse privée dans le renforcement de la démocratie. D’une manière générale certains titres ont cesse de paraître pour des raisons d’ordre financier et matériel ainsi que de manque de structure locale de formation des spécialistes de la communication en particulier des journalistes de presse écrite et audiovisuelle, car la démocratie c’est également des journalistes formes et respectueux de la déontologie.

Quand je suis affectée au service du journal parle de Radio Gabon en 1968 âpres mon admission au concours de recrutement organise par la Radiodiffusion Télévision Gabonaise, le tri et la diffusion de l’information sont gérés avec la plus grande rigueur par les Pouvoirs publics. Nous sommes sous le règne du PDG, Parti démocratique gabonais « un seul parti, un seul chef », dit le slogan de son Président fondateur.  Le Gabon n’a que huit ans d’indépendance, il est hors de question de diffuser des informations susceptibles de semer les troubles ou de développer l’idée de guerre dans l’esprit des citoyens. De même parler du communisme ou du socialisme dérange.

Toutefois, il n’y avait pas de reportage pour les femmes, et de reportages pour les hommes, l’essentiel était d’obtenir l’information. Mon rédacteur en chef me donnait ainsi tous les sujets a traiter. Ainsi, dans les années 1971, mon nom s’était un jour retrouve sur un tableau de reportage pour assurer la couverture de la visite du président du Zaïre, Mobutu Sese Seko. C’était sa première visite officielle au Gabon, et il arriva dans son impressionnante tenue de lieutenant colonel. J’avais des crampes d’estomac devant un chef d’état si influent. Quand il gueulait a la radio avec ses slogans, j’avais l’impression que la foudre me tombait sur la tête. Il ne souriait jamais mais était assez calme et détendu quand je l’ai interviewe au salon d’honneur de l’aéroport Léon Mba. Apres le communique final de la visite, Ouf !

Aujourd’hui la Rtg 1 et Rtg 2 sont toujours les chaines les plus sérieuses, les plus crédibles. Toutefois, la variété dans leurs programmes manque. Une télévision ne peut pas se limiter aux émissions de journal télévisé, au folklore, a la dance et folklore, et les emissions et filmes venus de l’étranger, il faut aussi créer des programmes sur la science, culture, l’éducation, etc. C’est pourquoi, en tant que téléspectatrice je suis un peu le journal de RTG, et je change pour aller sur TV + car j’adore leur dynamisme, leur présentation, la prestation de leurs journalistes qui sont jeunes et beaux, même la programmation de leurs filmes.

Aujourd’hui, comme a l’époque, le journaliste a la quête de l’info a besoin de beaucoup de courage et de témérité. Une fois, dans le cadre de mon émission de jeunes, je suis allée interviewer le proviseur d’un lycée pour lui poser des questions sur la sélection d’élèves de cet établissement pour assister au vol d’Apollo 11 dans le cadre de la coopération USA-Gabon. Quand je lui tends le micro, il me chasse de son bureau en disant : « Vous les journalistes, vous êtes terribles, vous posez trop de questions, un jour vous appellerez un président de la République pour lui demander comment sa culotte se porte ! Rangez votre micro. » Il finira toutefois par m’accorder l’interview.

Aujourd’hui, la presse gabonaise fait face plusieurs défis et perspectives. L’une des perspectives est l’internet et les Nouvelles Technologies de l’Information. Toutefois, je me pose ces questions : est-ce que ce qui circule comme information est fiable ? Comment  controller les infos dans les autoroutes de l’info  pour être sur qu’il ne s’agit pas de « Congossa »  (nouveau terme pour « ragots ») ?  D’autre part, les journalistes doivent faire un effort pour avoir des moyens financiers adéquats et non dépendre des hommes politiques qui créent des journaux pour détruire leur adversaires politiques. La Déclaration de Windhoek sur le pluralisme de la presse avait ainsi souligne la nécessite de l’indépendance financière de la presse et les pouvoirs publics devraient redoubler d’effort de soutien au développement de la presse publique et privée.

Elisabeth Moumba est une journaliste à la retraite vivant à Libreville au Gabon

Exit mobile version